Sur le terrain, nos inspecteurs voient souvent des vaches laitières en lactation qui ont un large pi et n’ont pas été traites avant d’être emmenées aux encans. Ces vaches ne sont souvent traites que bien plus tard, après qu’elles aient été vendues à une autre exploitation (dans le cas des ventes aux enchères d’animaux reproducteurs), ou pas du tout, si leur destination finale est l’abattoir (dans le cas des vaches de réforme). Parce que les vaches de réforme passent, en moyenne, trois semaines en transport entre la ferme d’origine et l’abattoir, et parce que le Canada, contrairement à l’Europe, n’a pas de réglementation qui dicte la fréquence à laquelle les vaches en lactation doivent être traites pendant le transport,  les vaches peuvent souffrir pendant de longues périodes de temps de l’accumulation de larges quantités de lait dans leur  pi.

Les vaches en lactation sont emmenées spécifiquement non traites dans les encans car la grosseur du pi et des mamelles sont un signe recherché par les producteurs que les animaux sont productifs. L’absence de traite entraine l’accumulation de lait dans le pi, ce qui est douloureux pour les animaux. Comme l’accumulation de lait continue, le pi est soumis à une pression croissante. Cette pression peut devenir si forte que le lait commence à fuir des mamelles (voir photo). Cette condition est extrêmement douloureuse et laisse les vaches vulnérables aux infections des mamelles (mammites), le canal des tétines s’ouvrant pour permettre au lait de s’écouler et permettant ainsi l’entrée de bactéries.  Les conditions  généralement présentes dans les enclos des animaux, avec de la boue et des excréments, augmentent le risque de mammite, qui est une douloureuse inflammation des mamelle. Pourtant, il n’existe pas de régulations  exigeant que les encans doivent fournir des stations de traite ou que les travailleurs traient les vaches, même dans le cas d’encans spécialisés dans les vaches de réforme . Les vaches en lactation sont donc fréquemment laissées souffrir dans les encans.