AIDEZ LES ANIMAUX DE FERME EN HIVER – PARTIE 1: AU COURS DES TRANSPORTS
Selon les règlements de transport fédéraux, la Loi sur la santé des animaux, partie XII, article 143, sections (1) (d) et (e), «il est interdit de transporter ou de faire transporter un animal dans un wagon de chemin de fer, un véhicule à moteur, un aéronef, un navire, un cageot ou un conteneur, si l’animal risque de se blesser ou de souffrir indûment en raison d’une exposition indue aux intempéries, ou d’une ventilation insuffisante. » Pourtant, au Canada, les animaux de ferme sont régulièrement transportés en hiver sous des températures en-dessous de zéro dans des conditions insuffisantes, et souvent pendant les périodes les plus froides de la journée (tôt le matin, ou la nuit).
Bien que les températures extrêmes soient courantes au Canada, l’industrie du transport n’a toujours pas pris de mesures appropriées pour diminuer ou prévenir les risques que de tels extrêmes causent aux animaux, omettant toujours d’équiper leurs camions avec des systèmes de chauffage pour maintenir des températures appropriées durant l’hiver, ou des systèmes d’air forcé pour dissiper l’humidité se formant à l’intérieur du camion (et aider les animaux à se refroidir lors des chaleurs de l’été). À l’heure actuelle, les camions canadiens n’ont qu’un système médiocre de ventilation passive résultant de la circulation des véhicules, et des bâches (dans le cas des camions de transport de volailles) ou des couverts pour les ouvertures/hublots (dans le cas des camions de transport de bétail) bien souvent insuffisants. CETFA a également documenté de nombreux cas au cours desquels les animaux étaient transportés sous des températures glaciales sans bâches ou couverts.
Les animaux transportés en hiver dans des camions non chauffés et mal ventilés avec des bâches ou couverts insuffisants ou absents sont soumis à des températures extrêmement basses et, dans certains cas, mortelles, en raison de la combinaison de températures froides avec des vents causés par la vitesse de déplacement (refroidissement éolien) et soufflant à travers les côtés du camion. Par exemple, un camion se déplaçant à 50 milles par heure lorsque la température de l’air extérieur est de 20 degrés F (-7 C) correspond à un refroidissement éolien de -23 degrés F (-31 C) pour les animaux. Si le camion se déplace contre le vent, l’effet de refroidissement éolien est encore plus grand. Les animaux qui sont forcés à rester près des côtés du camion, ou à l’arrière, et qui sont exposés à des vents froids en raison de l’absence de protection adéquate contre les éléments peuvent souffrir d’hypothermie ou de gelures, geler sur les côtés du camion et même mourir.
Bien que tous les animaux de ferme puissent souffrir de stress dû au froid pendant le transport, certains sont particulièrement sensibles. C’est le cas des porcs, des moutons qui ont été tondus, des vaches prêtes à vêler, des jeunes animaux, des animaux malades et blessés, ainsi que de toutes les volailles, pendant le transport desquelles des centaines, sinon des milliers d’animaux, peuvent mourir (lire notre article « Lilydale accusée de violations de la Loi sur la santé des animaux et de la Loi sur l’inspection des viandes »).
Même lorsque les températures sont plus clémentes, les animaux peuvent toujours perdre trop de chaleur interne et mourir d’hypothermie si de la pluie glacée ou de la neige pénètrent dans le camion et mouillent les animaux. Cela est vrai pour tous les animaux, y compris les bovins et les ovins qui perdent alors l’isolation contre le froid qui leur est normalement procurée par leur fourrure lorsque celle-ci devient mouillée.
Tandis que CETFA maintient que les animaux de ferme ne devraient jamais être transportés lors de températures extrêmes, et que les camions de transport canadiens devraient être équipés de systèmes d’air et de chauffage forcés, nous appelons les camionneurs à au moins: 1) s’assurer que la fourrure ou les plumes des animaux soient sèches au moment du chargement, et qu’elles restent sèches pendant le transport; 2) fournir de la litière en quantité suffisante pour aider les animaux à s’isoler du froid, et s’assurer que la litière reste sèche; 3) couvrir les ouvertures des camions tout en assurant que les animaux bénéficient d’ une ventilation passive suffisante ; et 4) réduire la densité de chargement par camion afin de donner aux animaux assez de place pour bouger et se repositionner dans le camion et empêcher qu’ils ne gèlent sur ses côtés.
AGISSEZ:
Certains signes peuvent indiquer que les animaux souffrent de stress dû au froid pendant leur transport. Par example:
– les animaux tremblent ou ont des frissons ou, dans le cas des volailles, gonflent leurs plumes
– les animaux se blottissent les uns contre les autres (porcs)
– les animaux mangent de la litière
– la peau des animaux est décolorée (porcs) – mais il faut cependant savoir que les signes d’engelures peuvent parfois ne pas être visibles pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours
– les animaux sont léthargiques, montrent de la réticence à se déplacer ou à se lever, ou ont de la raideur dans les pattes
– des fluides sont gelés sur la face ou les narines des animaux
– la fourrure ou les plumes des animaux sont humides
Si vous observez des animaux de ferme transportés dans des conditions inadéquates ou souffrant de stress dû au froid, contactez l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), l’organisme gouvernemental chargé de l’application des règlements relatifs au transport des animaux de ferme, et faites part de vos préoccupations. Fournissez les détails de vos observations (lieu, heure de la journée, nom de la société de transport, et numéro DOT imprimé sur la cabine du camion, ainsi que les espèces transportées, la température extérieure (et si possible la température qui serait ressentie par les animaux due au refroidissement éolien) et les signes de stress dus au froid que vous observez).
Rappelez à l’ACIA que les transporteurs d’animaux sont légalement tenus de prendre des mesures raisonnables pour protéger les animaux de ferme contre les conditions climatiques extrêmes et prévenir les souffrances inutiles, et incitez l’ACIA à appliquer les règlements sur le transport ainsi qu’elle en est mandatée à le faire. Contactez aussi la compagnie de transport impliquée et envoyez-nous les détails de l’incident.
La participation de plus en plus de personnes concernées contribuera sans aucun doute à améliorer le bien-être des animaux de ferme pendant leur transport.
Coordonnées:
Vous pouvez communiquer avec l’ Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) en composant le 1-800-442-2342 ou au travers de votre bureau régional de l’ACIA (trouvé dans les pages bleues de votre annuaire téléphonique).