Dindons

En 2012 , 142 millions de kg de viande de dindon ont été consommés au Canada.

Les dindons des élevages modernes ont été génétiquement sélectionnés pour un taux de croissance élevé, et ils sont maintenant seulement âgés de 3 à 4 mois lorsqu’ ils sont envoyés à l’abattoir. Mais parce que leur structure osseuse n’a pas été en mesure de s’adapter à leurs corps massifs, ils souffrent fréquemment de douloureux et invalidants problèmes de pattes.

La plupart des dindons subissent des mutilations sans anesthésiques ou analgésiques.  Les jeunes dindonneaux ont souvent les extrémités de leurs doigts coupés (bien que nous ayons aussi vu que dans certains cas les doigts entiers étaient coupés). Les mâles peuvent avoir la caroncule coupée avec une paire de ciseaux; et tous les animaux subissent des amputations partielles du bec.

Il a été démontré que le débecquage est incroyablement douloureux car le bec des dindons contient plus de terminaisons nerveuses que nos doigts. Les oiseaux dont le bec a été coupé souffrent de douleurs fantômes et certains développent des tumeurs du bec alors que les terminaisons nerveuses tentent de se régénérer. Beaucoup de pays reconnaissant maintenant la cruauté de ces pratiques et ont interdit la pratique du débecquage.

Des niveaux élevés d’ammoniac et de poussière dans les hangars d’élevage de dindons causent l’accumulation de liquides dans  la cavité péritonéale des animaux, et entraînent l’apparition de maladies respiratoires. L’ ammoniac se dissout sur ​​les muqueuses et les yeux, produisant de l’hydroxyde d’ammonium, un acide qui provoque des brûlures d’ammoniac. Ces brûlures et des ulcérations se produisent également sur la partie arrière du corps des animaux, leur poitrine et leurs pattes.

Le jour de l’abattage, les dindons sont souvent brutalement attrapés par de  jeunes hommes non qualifiés et payés par remorque remplie, non par heure, ce qui encourage la vitesse d’éxécution au détriment du bien-être des animaux. Les oiseaux sont saisis par les pattes et transportés deux dans chaque main, puis jetés dans des caisses de transport. De nombreux oiseaux sont blessés dans le processus et souffrent de fractures des pattes et du bassin, de luxation de la hanche, de traumatismes des tendons ou ligaments, d’ hémorragies, de fémurs détachés, de foies rompus, et de cous disloqués. Étant donné que ces oiseaux étaient déjà souffrants, la souffrance endurée à ce moment est énorme.

Dindons brutalement chargés sur un camion de transport.

Dindons brutalement chargés sur un camion de transport.

Alors que les volailles sont inclues dans les règlements de transport et d’ abattage sans cruauté du Canada, historiquement ces réglements n’ont pas, ou peu, été appliqués, et des violations graves et chroniques se produisent régulièrement.  Les dindons sont typiquement surchargés sur les camions de transport dans des caisses inadéquates et dans des conditions qui ne leur confèrent pas de protection contre les éléments ou suffisamment de place. La conception des caisses de transport est également inadéquate, ne permettant pas aux oiseaux d’être accessibles pour être euthanasiés ou retirés des caisses s’ils se blessent.

Dindon dans une caisse de transport, sans protection contre les éléments.

Dindons dans une caisse de transport, sans protection contre les éléments.

Dindon dans une caisse de transport, incapable de se mettre debout.

Dindon dans une caisse de transport, incapable de se mettre debout.

À l’abattoir ces oiseaux estropiés, blessés et traumatisés sont brustalement attrapés et suspendus par les pattes la tête en bas. Beaucoup d’oiseaux tentent de se redresser, mais ceux qui luttent sont plus à risque de blessures, par exemple de par la dislocation du fémur qui, dans un tiers des cas, s’enfonce dans la cavité abdominale.

Il a été montré que la suspension des volailles vivantes est extrêmement douloureuse, et pour des oiseaux aussi gros que les dindons, dont certains peuvent peser jusqu’à 60 livres, la douleur est particulièrement sévère. Il est illégal au Canada de suspendre par les pattes un agneau conscient; pourtant, les dindons peuvent peser de 10 à 15 livres de plus qu’un agneau. Pourquoi donc est-il légal de suspendre un dindon par les pattes, alors que c’ est un animal encore plus lourd?

Dindons suspendus par les pattes et essayant de se redresser.

Dindons suspendus par les pattes et essayant de se redresser.

Presque tous les abattoirs de dindons au Canada utilisent des bains paralysants électrifiés pour « étourdir » les oiseaux avant de les tuer. Cependant, il a été déterminé avec certitude que ces bains ne rendent typiquement pas les oiseaux inconscients, mais les immobilisent simplement pour les empêcher de se débattre trop vigoureusement. L’utilisation de l’électricité comme méthode d’euthanasie dans les refuges pour chiens et chats a été rendue illégale au Canada. Pourquoi alors est-elle permise lors de l’abattage des dindons?

Les oiseaux qui réussissent à éviter le bain électrique en relevant leurs têtes ne sont pas paralysés, et lorsqu’ils sont envoyés à l’étape où leur cou est tranché, ils peuvent bouger et manquer les lames  – dans certains cas partiellement, et d’en d’autres entièrement. Dans ces cas, ces oiseaux ne saignent pas suffisamment pour perdre connaissance avant l’étape suivante, et ils sont jetés encore conscients dans les bains d’eau brûlante où ils sont échaudés. Des documents de l’Agence canadienne d’inspection des aliments indiquent que plus de 250 000 oiseaux meurent de cette manière extrêmement cruelle chaque année.

L’ échaudage des dindons vivants n’est pas seulement un problème de bien-être énorme, c’ est aussi un problème majeur de sécurité alimentaire. Une étude réalisée en 2000 pour déterminer la cause du taux extraordinairement élevé de bactéries Salmonella se retrouvant couramment sur les carcasses de volailles a révélé que 75 % des échantillons provenant des bains d’échaudage avaient testés positifs pour les salmonelles, et l’origne reconnue de la salmonelle  étaient l’introduction d’ excréments par les oiseaux jetés encore vivants dans la cuve d’échaudage.

CETFA exhorte le gouvernement fédéral à faire enfin ce qui est juste et commencer à appliquer la réglementation sur les transports et l’abattage sans cruauté pour les dindons. Les dindons sont censés être protégés contre de telles cruautés, mais ne le sont presque jamais.

Nous demandons également aux producteurs de dindons d’ éliminer les pratiques cruelles des fermes industrielles telles que la coupure des extrémités des doigts, le rognage du bec, et la coupure de la caroncule. Les transporteurs de volailles et les abattoirs doivent également prendre leurs responsabilités et développer de meilleures méthodes de chargement des dindons sur les camions, les protéger pendant le transport et s’assurer qu’ils ont assez d’espace tel que les règlements fédéraux l’exigent.

Enfin, les abattoirs doivent éliminer l’utilisation des cruelle méthods d’ abattage. Les bains paralysants électriques doivent être remplacés par l’utilisation de gaz inertes non aversifs (et non pas de dioxyde de carbone!) pour tuer les oiseaux tout en permettant qu’ils restent dans leurs caisses de transport pour limiter les  manipulations. Les gaz inertes causent une mort rapide et relativement indolore, contrairement au dioxide de carbone avec lequel les oiseaux s’empilent l’un sur l’autre et paniquent. L’utilisation des bains électriques est interdite dans certains pays; il est grand temps que le Canada reconnaisse la souffrance que ces méthodes causent aux animaux, et suive ces exemples.