Environ 640 millions de poulets sont élevés et abattus pour leur viande chaque année au Canada.
Ces poulets « de chair » ont été tellement génétiquement sélectionnés pour un taux de croissance élevé qu’ils sont maintenant âgés de seulement 32 à 36 jours lorsqu’ils sont envoyés à l’abattoir. Mais parce que leur structure osseuse n’a pas été en mesure de s’adapter à leurs corps massifs, ils souffrent fréquemment de problèmes de pattes douloureux et invalidants.
Dans les élevages industriels, les oiseaux sont généralement mutilés sans anesthésiques ou analgésiques. Les poussins mâles utilisés pour la reproduction peuvent avoir les extrémités de leurs doigts coupés ou amputés au micro-ondes. Ces mêmes poussins peuvent aussi subir une ablation de la crête; et tous les poulets de chair subissent une amputation partielle du bec («débecquage»). Le débecquage a été prouvé être incroyablement douloureux, le bec des poulets contenant plus de terminaisons nerveuses que les doigts humains. Les oiseaux dont le bec a été amputé souffrent de douleurs fantômes, et certains développent des tumeurs du bec.
Etant des sous- produit d’un élevage sélectif qui favorise la croissance des animaux, les mâles reproducteurs peuvent être très agressifs et blesser et terroriser les poules qui, confinées à l’intérieur des fermes industrielles, ne peuvent pas leur échapper. S’ajoutant à l’agression, les coqs reproducteurs ne reçoivent souvent que 40 à 50 % de la nourriture dont ils ont besoin, et souffrent de faim chronique.
Les niveaux élevés d’ammoniac et de poussière à l’intérieur des hangars industriels causent des maladies respiratoires. L’ ammoniac se dissout sur leurs muqueuses et leur yeux, provoquant des brûlures et des ulcérations. Ces brûlures et ulcérations se produisent également sur la partie postérieure des animaux, leur poitrine et leurs pattes.
Le jour de l’abattage, les poulets sont souvent brutalement attrapés par de jeunes hommes non qualifiés payés par camion rempli – et non par heure – ce qui encourage la vitesse au détriment du bien-être des animaux. Les oiseaux sont saisis par les pattes, quatre par main, et jetés dans des caisses de transport. Durant ce processus, de nombreux oiseaux sont blessés et souffrent de fractures aux pattes et au bassin, de luxation de la hanche , de traumatismes des tendons ou des ligaments, d’ hémorragies, de fémurs disloqués, et de cous disloqués.
Alors que les volailles sont incluses dans les règlements sur le transport et l’ abattage sans cruauté du Canada, les violations graves et chroniques qui se produisent tous les jours ne sont pas, et historiquement n’ont presque jamais été, appliquées. Les poulets sont régulièrement surchargés dans des systèmes de transport impropres qui ne leur confèrent pas de protection contre les éléments et pas suffisamment d’ espace.
La conception des caisses de transport est également mauvaise, car elle ne permet pas d’accéder aux oiseaux lorsqu’ils devraient être euthanasiés ou retirés des caisses s’ils se blessent. Les oiseaux sont également chroniquement surchargés dans les camions.
Parce que les poulets sont régulièrement chargés dans des caisses de transport endommagées, ils courent le risque de tomber des camions sur la route où ils sont écrasés par le traffic. Les pattes des poulets deviennent aussi souvent empêtrés dans les ouvertures des caisses de transport. Quand les travailleurs des abattoirs attrappent très rapidement les oiseaux pour les accrocher la tête en bas sur les systèmes de suspension, les pattes coincées sont souvent arrachées. A l’un des abattoirs de Toronto, celui de Maple Leaf, des pattes de poulets arrachées pouvaient régulièrement se voir dans les caisses de transport suivant le déchargement des animaux. Nos inspecteurs ont documenté des pattes amputées à cet endroit pendant plus de 3 ans; à chaque visite, au moins une patte amputée était trouvée.
Les oiseaux qui ont subi une amputation de la patte sont à haut risque de chute des systèmes de suspension et, s’ils tombent à terre, risquent d’ énormes abus de la part des travailleurs (par example, de violents coups de pied ou l’écrasement de parties de leur corps). Un vétérinaire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments nous a même dit avoir vu des travailleurs enfoncer des compresseurs à air dans le cloaque des animaux pour les faire exploser.
A l’abattoir, les poulets sont suspendus la tête en bas par les pattes. Beaucoup d’oiseaux tentent de se redresser, mais ceux qui luttent sont à risque de blessures additionnelles, comme la dislocation du fémur. Dans un tiers des cas, les fémurs disloqués s’enfoncent dans la cavité abdominale des animaux.
Presque tous les abattoirs de poulets au Canada utilisent des bains paralysants électrifiés pour « étourdir » les oiseaux. Cependant, il a été déterminé avec certitude que ces bains ne rendent pas les oiseaux inconscients mais les immobilisent simplement. L’utilisation de l’électricité comme méthode d’euthanasie dans les refuges pour chiens et chats a été rendue illégale au Canada; pourquoi est -elle encore permise pour les poulets?
Les oiseaux qui réussissent à éviter le bain électrifié en levant leurs têtes ne seront pas paralysés, et lorsqu’ils sont envoyés à travers les lames de couteaux supposés leur couper le cou pour les exsanguiner, ils peuvent manquer ces lames – partiellement, ou entièrement. Ces oiseaux ne saignent alors pas de manière suffisamment pour être rendus inconscients avant d’être jetés dans le bain d’eau bouillante de l’étape suivante, et ils sont échaudés vivants. Des documents de l’ACIA indiquent que plus de 250 000 oiseaux meurent de cette manière extrêmement cruelle chaque année.
L’ échaudage des poulets vivants n’est pas seulement un problème de bien-être énorme. C’est aussi un problème majeur de sécurité alimentaire. Une étude visant à déterminer la cause du taux extraordinairement élevé de bactéries Salmonella trouvées sur les carcasses de volailles a révélé que 75 % des échantillons provenant du bain d’eau bouillante avaient testé positifs pour les salmonelles. Dans ces cas, la salmonelle avait été introduite par les excréments d’oiseaux jetés encore vivants dans la cuve d’échaudage.
CETFA exhorte le gouvernement fédéral à enfin faire ce qui est juste et à appliquer la réglementation sur le transport et l’ abattage sans cruauté pour les poulets. Nous demandons également aux producteurs de poulets de chair d’ éliminer les pratiques cruelles telles que la coupure des doigts des pattes, le débecquage, et la coupure de la crête des poulets.
L’industrie du transport de la volaille doit aussi prendre ses responsabilités et développer de meilleures méthodes de chargement sur les camions, protéger les animaux des éléments pendant le transport et s’assurer que les animaux soient en mesure de se tenir debout à l’intéerieur des caisses de transport tel que les règlements fédéraux l’ exigent.
Enfin, les abattoirs doivent éliminer l’utilisation des cruelle méthods d’ abattage. Les bains paralysants électriques doivent être remplacés par l’utilisation de gaz inertes non aversifs (argon et/ou azote — mais pas de dioxyde de carbone!) pour tuer les oiseaux tout en permettant qu’ils restent dans leurs caisses de transport pour limiter les manipulations. Les gaz inertes causent une mort rapide et relativement indolore, contrairement au dioxide de carbone avec lequel les oiseaux suffoquent, s’empilent l’un sur l’autre et paniquent. L’utilisation des bains électriques est interdite dans certains pays; il est grand temps que le Canada reconnaisse la souffrance que ces méthodes causent aux animaux, et suive ces exemples.
Pour plus d’informations sur l’abattage des volailles , lisez notre rapport « Broken Wings » (seulement disponible en anglais).